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   Le Journal LA VOIX DU NORD, en édition régionale, consacre aujourd'hui ses pages 2 et 3 à un compte-rendu du débat organisé par le Cercle de Réflexion Côte d'Opale Synergie sur la problématique du Transport avec comme point d'ancrage de la discussion de jeudi soir, pas plus tard qu'avant hier donc, l'avenir de la Gare TGV de CALAIS-FRÉTHUN.Quant au Journal local NORD-LITTORAL, il met en avant le coup de colère de Catherine FOURNIER, maire de FRÉTHUN qui peste contre la SNCF.

   Tous les aspects historiques, géographiques, et bien entendu économiques sont bien relatés et font apparaître combien il est difficile de faire l'unanimité autour d'un équipement qui devrait être le fer de lance d'un développement mérité. Jeudi soir, à l'ancienne gare maritime de BOULOGNE SUR MER, c'est pourtant ce qui s'est passé: tous les débatteurs ont vanté la synergie pour le devenir non seulement de la gare elle-même, mais de toute une région dans un rayon qui dépasse le cadre des frontières nationales.

   Le plus étonnant, c'est que cette évidence d'une rédéfinition des transports au sens large, avec une position particulière de la Gare de CALAIS-FRÉTHUN, n'ait pas connu de concrétisation sur le terrain beaucoup plus tôt, quand on sait que le lien fixe transmanche a été relancé en 1986 par le Président François MITTERAND et la Premier Ministre Margaret TATCHER. À l'époque, l'euphorie était de mise, mais actuellement, les chanteurs déchantent.

   Madame Catherine FOURNIER, Maire de FRÉTHUN,  a bien raison de rappeler les lourdeurs administratives françaises. L'impulsion venue d'en haut n'est pas allée assez loin pour faire en sorte que les usagers réels et potentiels bénéficient réellement d'un équipement dont la qualité n'est pas à la hauteur des besoins.

   Comme l'ont précisé plusieurs autres intervenants, rejoignant ainsi la Maire de FRÉTHUN, c'est bien la question des horaires inadaptés qui doit être traitée en priorité. Que ce soit Monsieur Jean-Marc PUISSESSEAU, Président de la CCI Côte d'Opale, Madame Natacha BOUCHART, Maire de CALAIS, Conseillère Régionale tout comme Daniel PERGHERON, Président du Conseil Régional, ou encore Philippe BLET, Président de CAP CALAISIS, Terre d'Opale ainsi que le Député-Maire de BOULOGNE SUR MER, Dominique CURVEILLER et aussi le Député européen Dominique RIQUIER, tous y sont allés de concert pour réclamer une logique incontournable, d'abord, il doit être possible de venir à FRÉTHUN, de s'y arrêter, et d'en faire une Gare point de départ dans un cadre régional et au delà au niveau européen, ensuite, les horaires doivent être motivants tout comme la fréquence des dessertes.

   La perspective des Jeux Olympiques de LONDRES en 2012 devrait booster non seulement la réflexion mais aussi les décisions rapides, sinon, on risque de continuer à voir les trains passer sans que le développement soit au rendez-vous car le potentiel existe. Le représentant régional SNCF, Monsieur Jacques GOOLEN, a fini par admettre que la tarification du péage était actuellement prohibitive pour la création d'un véritable métro sous la Manche à l'heure où l'on vante la mobilité tous azimuts.

   Qui dit développement, dit augmentation de l'offre de transports qui doivent être pratiques, abordables, de façon à favoriser les échanges basés sur le travail ou le tourisme; de cela, Thaddée SÉGARD, à la tête de son association OPALE LINK, en est convaincu; il manque la volonté des décideurs. L'aberration est que le Tunnel n'est pas exploité comme il le devrait, que des marges importantes de progression existent, tant au niveau du fret que des voyageurs.

   Des perspectives positives existent avec l'arrivée probable de la BUNDESBAHN pour des liaisons ALLEMAGNE-ROYAUME UNI, en passant par CALAIS-FRÉTHUN, sans compter que de nombreux Brittaniques seraient prêts à s'installer côté français vu les coûts du foncier outre-Manche, ce qui génèrerait un boom immobilier dans un premier avec bien entendu des effets induits. L'amélioration de la ligne CALAIS-DUNKERQUE devrait également apporter sa contribution positive à un nouveau shéma de déplacements.

   Le développement appelant le développement, la question pour l'heure est de savoir qui va faire le premier pas pour que les bonnes intentions se concrétisent rapidement. La balle est d'abord, assurément, dans le camp de la SNCF au niveau du nombre d'arrêts des Eurostars et des horaires incitatifs, auquel il convient ensuite ou mieux en même temps de greffer des projets d'envergure. L'attractivité d'un territoire ne se décrète pas, elle s'organise avec des gens de bonne volonté et surtout ayant une vision à long terme, sachant que les rendez-vous manqués avec l'histoire sont toujours pénalisants.

   La question des transports ne se limite d'ailleurs pas aux Chemins de Fer, mais le train est incontestablement le point d'ancrage d'une nouvelle dynamique à développer.

Claude SEGARD SANGATTE BLERIOT