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RÉPONSE À UN LECTEUR, MONSIEUR Pierre RÉGNIER AU SUJET DE LA DISPARITION DES DÉPARTEMENTS

                 RÉPONSE À UN LECTEUR, À MONSIEUR Pierre RÉGNIER

                        AU SUJET DE LA DISPARITION DES DÉPARTEMENTS.

Monsieur RÉGNIER,

   Mon article posté le 13 octobre dernier et portant le titre : vers la réunification de la Normandie vous a amené à écrire un commentaire. Vous indiquez que la réforme ne verra peut-être pas le jour, à moins que notre Président se dépêche de la faire passer "à la hussarde"; vous parlez également de la réforme concernant les retraites "qui ne passe pas dans l'opinion" et vous pensez que Nicolas SARKOZY ne sera pas réélu en 2012, "s'il continue à s'entêter" et vous me demandez ce que j'en pense.

   Comme je l'ai indiqué dans mon article sur la réunification de la Normandie, l'ALLEMAGNE connaît le même débat, lequel ne date pas d'aujourd'hui d'ailleurs, à savoir, une diminution du nombre  de régions ( Länder ). Si l'on peut comprendre l'attachement des gens à leur département et surtout des Conseillers Généraux en premier lieu, il n'en est pas moins vrai qu'une réflexion doit être menée sur les collectivités territoriales, surtout au niveau de leur nombre, de leur dimension et partant, de leur efficacité.

   Une grande partie du "problème" administratif français se situe bien dans l'embrouillamini des différentes instances où l'on ne sait plus trop qui fait quoi; les tâches de chacun doivent être clarifiées. En Allemagne, il y a par exemple environ 18 000 communes pour environ 85 Millions d'habitants alors qu'en France, nous avons environ 36 000 communes pour environ 65 Millions d'habitants. La différence est significative, cela vient du fait que nous avons de très petites communes en France avec peu d'habitants et une superficie plus ou moins grande, avec néanmoins un conseil municipal et une mairie à chaque fois; dans de nombreux cas, un regroupement de communes s'impose ne serait-ce que par souci d'efficacité.

   À un niveau supérieur à la commune, nous avons en France des Communautés de communes, des Sivoms, des Syndicats de ceci et de cela pour l'eau ou les ordures ménagères par exemple, et le résultat est la multiplication des instances de décision, quelquefois pour ne pas dire souvent, des conflits d'intérêts entre communes et pire encore des conflits de personnes ! Tout ceci "fonctionne" au détriment des contribuables qui sont inévitablement mis à contribution, c'est le cas de le dire, pour maintenir le système en place. L'aberration est évidente lorsque l'on aborde le domaine de l'emploi, c'est incroyable le nombre de structures qui s'en occupent et qui vous promettent bien entendu des résultats, seulement, cela ne résoud pas le problème du chômage; aussi bien les chômeurs que les créateurs d'entreprises

y gagneraient de toute évidence à savoir où s'adresser sans être baladés de bureau en bureau.

      Il ne s'agit pas pour moi de prôner une simplification à outrance, mais tout un chacun a besoin de clarté. Dans de nombreux domaines et sous des gouvernements successifs et de différentes couleurs, des progrès ont été réalisés au bénéfice des administrés, comme par exemple avec la déclaration de revenus simplifiée, la même déclaration faite par internet, la fiche d'état civil qui n'est plus réclamée à tout bout de champ dès la moindre démarche; nouis allons d'ailleurs vers une disparition progressive de la formule papier car le courrier électronique prend une place de plus en plus grande dans la communication d'aujourd'hui et de demain, non seulement dans le domaine administratif mais aussi privé.

   En conclusion, notre pays a besoin de réformes, c'est une évidence, l'idéal est qu'elles se fassent dans le dialogue AVEC les personnes concernées et non "à la hussarde" comme vous l'écrivez. En tout état de cause, des changements opérés dans la négociation la plus large et surtout sans précipitation, avec un consensus fait de bon sens, sont toujours mieux acceptés. Enfin, je ne sais pas si Ncolas SARKOZY sera réélu en 2012, cela dépendra bien entendu de la situation du pays cette année-là, pour l'heure, le dossier de la réforme des retraites ne plaide pas en sa faveur; encore une fois, une reprise du dialogue avec un vrai sens de l'écoute de chaque côté serait une très bonne chose car le pays tout entier subit le manque de pragmatisme, la passion prenant souvent le pas sur la raison. Inspirons-nous à cet égard de l'ALLEMAGNE, des Pays Nordiques mais aussi de "petits" pays comme le LUXEMBOURG, les PAYS-BAS ou  l'AUTRICHE.

   En espérant avoir répondu à votre question,

CLAUDE SEGARD SANGATTE BLERIOT