REPONSE A UN LECTEUR : A PATRICK LEBON DE CALAIS.
Ce post est paru le 08 juin 2008 sur mon blog
hébergé par ifrance, serveur inaccessible actuellement.
Monsieur,
Le 02 juin dernier, vous avez eu l'amabilité de laisser un commentaire sous ma réponse à d'autres internautes où j'indiquais que je préfère mon slogan « Travailler mieux pour vivre mieux » à celui de notre Président, Nicolas Sarkozy : « Travailler plus pour gagner plus ». Vous me demandez quelques exemples pour illustrer mon slogan et je vous en donne volontiers quelques-uns:
Le mal permanent de notre pays est le suivant : La France est riche, mais pas tous les Français ! Il ne s'agit pas pour moi de prôner par là une solution simpliste qui consisterait à prendre aux riches pour donner aux pauvres, la plupart des pays qui ont essayé cette simplification extrême n'ont pas réussi à réduire les inégalités malgré de longues années de régime. C'est bien la question sociale qui doit être considérée comme une priorité car les besoins fondamentamentaux doivent être satisfaits, sinon c'est la crise sociale assurée. La contradiction sans cesse répétée de la France, c'est d'avoir la volonté de réformer le pays, chacun est d'accord là-dessus, mais à condition de garder ses petits privilèges. Dans de nombreux domaines, des solutions existent, mais le courage politique, dans le bon sens du terme, manque quels que soient les gouvernements. Le deuxième mal du pays est certainement le manque d'organisation du travail à tous les niveaux pour ceux qui ont la chance d'en avoir un.
Prenons l'exemple du logement: s'il est un domaine qui devrait échapper à la spéculation, c'est bien celui-là; or, nous assistons depuis longtemps à une spéculation effrénée, démentielle depuis deux ans environ, pour la simple raison que la terre et l'immobilier ont toujours été considérés comme des valeurs-refuge sans que des garde-fous aient été mis en place. L'unique loi de l'offre et de la demande ne peut suffire pour régler la question du logement devenue de plus en plus cruciale en France même pour des gens qui ont encore la chance d'avoir un emploi. Nous avons pourtant des personnes qualifiées sensées s'en occuper mais le poids des habitudes et des formalités administratives fait que les problèmes durent trop longtemps et les solutions sont souvent remises en question lors de changement de personnes. La crise du logement peut être résolue par des mesures d'urgence, puisqu'il y a urgence : l'Etat, l'Armée, la SNCF, bon nombre de communes et de villes etc, propriétaires de nombreux terrains devraient mettre ceux-ci sur le marché avec des procédures simplifiées pour raccourcir les délais et limiter la pression. Il n'est pas non plus inconcevable d'imaginer que les communes restent propriétaires et gèrent un nombre élevé de logements sans logique de profits démesurés.
Pour continuer dans les réformes, notre législation a besoin d'un sérieux dépoussiérage. Nous croulons sous des tonnes de paperasse à cause de textes, de lois, de directives qui s'ajoutent les uns aux autres au lieu de supprimer tout ce qui n'est plus valable ou contradictoire. Le papier fait partie des matières premières à ne pas gaspiller et là aussi, les habitudes doivent évoluer. Heureusement,, des efforts ont été faits dans ce secteur. Prenez l'exemple de la fiche d'état civil qui était réclamée à tout bout de champ il n'y a pas si longtemps que cela. Dans le domaine des impôts aussi, des améliorations ont été apportées avec la déclaration simplifiée et préremplie, il est possible d'aller plus loin avec le prélèvement à la source et bien entendu la déclaration par internet.
C'est dans le domaine du travail que les choses doivent bouger le plus. L'idéal est que la recherche de l'efficacité ne se réalise pas en produisant du stress devenu le mal du siècle. Une mauvaise organisation produit toujours des désagréments dont chacun se passerait volontiers; c'est pourquoi les changements doivent consister à aller à l'essentiel et à supprimer l'accessoire sans préjudice pour les personnes. Si des gains de productivité sont un objectif louable, les efforts et les fruits de ceux-ci doivent être répartis équitablement, ce n'est pas en opposant les gens entre eux que l'on obtient une amélioration des conditions de travail, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Une bonne ambiance au travail est toujours valorisante.
Pour terminer ma réponse à votre question, je parlerai de l'école; dans un autre article, j'ai déjà évoqué un changement possible qui non seulement ne coûterait pas un sou, mais qui au contraire permettrait d'économiser beaucoup de papier, de temps passé : il suffirait de diviser l'année scolaire en deux semestres au lieu d'être toujours à la recherche d'un troisième trimestre bien souvent à l'état de croupion pour cause de mois de mai qui ressemble plus à un morceau de gruyère et aux contraintes de l'orientation de fin d'année. Je reviendrai sur l'école à l'occasion d'un autre article plus circonstancié car le sujet est bien vaste.
Pour conclure, réformer est un mal nécessaire, mail cela doit se faire en concertation avec les personnes et non contre elles, du moins, cela ne doit pas être ressenti comme tel. Travailler mieux pour vivre mieux, cela est possible en améliorant les conditions générales de travail, et non en alourdissant la charge de ceux qui travaillent déjà alors que beaucoup d'autres aimeraient bien vivre normalement avec une reconnaissance sociale qui passe bien entendu par un rôle dans la société, donc par un emploi qui leur permette de faire vivre dignement une famille.
En espérant avoir répondu ne serait-ce qu'en partie à votre question, je vous souhaite, Monsieur Patrick LEBON, de continuer à lire mon blog avec plaisir.
CLAUDE SEGARD SANGATTE BLERIOT
Cliquez aussi sur JEAN SEGARD COURSES INFOS